POÈTES & POÈMES

 

 

Salah AL HAMDANI

 

 

 

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© Photo Isabelle Lagny

 

Salah Al Hamdani, poète, écrivain et homme de théâtre français d’origine irakienne, est né en 1951 à Bagdad. Il commence à écrire des poèmes en prison politique en Irak vers l’âge de 20 ans. Ancien opposant à la dictature de Saddam Hussein et nourri de l’œuvre d’Albert Camus dans les cafés de Bagdad, il choisit la France comme terre d’asile en 1975 et publie son premier livre de poèmes Gorges Bédouines à Paris en 1979. Sans cesser de s’engager contre la dictature, les guerres et le terrorisme, c’est en France qu’il devient ensuite l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages en arabe ou en français (roman, poésies, nouvelles et récits) dont plusieurs sont traduits de l’arabe avec Isabelle Lagny.

 

Poésie :

La sève et les mots (poèmes) avec des Calligraphies de Ghani Alani, Editions Voix d’encre, Montélimar, 2018.

Contrejour amoureux, (Dialogue poétique avec Isabelle Lagny), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2016.

Je te rêve, (poèmes), Editions Pippa, Paris, 2015.

Deux enfants de Bagdad, Salah Al Hamdani et Ronny Someck entretiens avec Gilles Rozier, Éditions des Arènes, Paris, 2015.

Bagdad mon amour suivi de Bagdad à ciel ouvert (poèmes), Editions Le Temps des Cerises, Paris, 2014, (nouvelle édition).

Rebâtir les jours, Éditions Bruno Doucey, Paris, 2013.

Poèmes avec ses poussières, Une anthologie poétique personnelle en arabe publiée par le Ministère irakien de la Culture à Bagdad en 2013 (Bagdad capitale de la culture)

Bagdad-Jérusalem, à la lisière de l’incendie, avec Ronny Someck. Traduction Michel Eckhard Élial pour les textes en hébreu, Isabelle Lagny et Salah Al Hamdani pour les textes en arabe, Éditions Bruno Doucey, Paris, 2012.

Saisons d’argile, Al Manar, Paris, 2011.

Le Balayeur du désert, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle

Lagny, Éditions Bruno Doucey, Paris, 2010.

Bagdad mon amour, Écrits des Forges / L’idée bleue, Québec, 2008.

Bagdad à ciel ouvert, Écrits des Forges / L’idée bleue, Québec, 2006.

J’ai vu, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny, L’Harmattan, Paris, 2001.

Au large de Douleur, L’Harmattan, Paris, 2000.

Ce qu’il reste de lumière, L’Harmattan, Paris, 1999.

L’Arrogance des jours, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny, L’Harmattan, Paris, 1997.

Mémoire de braise, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Elizabeth Brunet, L’Harmattan, Paris, 1993.

Le Doute, Caractères, Paris, 1992.

Au-dessus de la table, un ciel, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Elizabeth Brunet, L’Harmattan, Paris, 1988.

Traces, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Elizabeth Brunet, Éditions Spéciales, Paris, 1985.

Mémoire d’eau, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Danielle Rolland et J.P. Chrétien-Goni, Caractères, Paris, 1983.

Les Hauts Matins, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec J.P. Chrétien-Goni, L’Escalier blanc, Paris, 1981.

Gorges bédouines, traduit de l’arabe par Mohamed Aïouaz et Danielle Rolland, Le Cherche Midi, Paris, 1979.

J’ai vu (en arabe), Maouakf, Alep-Syrie, 1997.

Le Haut des jours (en arabe), Al Mada, Damas-Syrie, 1996.

Dans la sécheresse l’eau (en arabe), Publications Craies, Bruxelles, 1993.

Le nécrologue d’Ourouk (en arabe), Publications Craies, Paris, 1986.

Fugitif de ma bouche nº 2 (en arabe), Craies, Paris, 1984.

Fugitif de ma bouche nº 1 (en arabe), Craies, Paris, 1984.

Promesse d’athéisme (en arabe), Al Noqta nº 11, Paris, 1983.

 

Livres d’artistes :

Âge de raison, avec des peintures de Martine Jaquemet, Atelier, Lucinges, 2017.

Bagdad-Bagdad, (bilingue Français-Allemand) poèmes et récits avec des photographies de Abbas Ali Abbas, Editions Réciproques, Montauban, 2017.

En écho de lumière, poèmes avec des photographies de Fabien Pio, Editions GLC, Montpellier, 2015.

La Mère, en français avec des dessins de Danielle Loisel, Signum, Paris, 2015.

La Mère, (bilingue français-arabe) avec des encres de Robert Lobet, La Margeride, Nîmes, 2013.

Cette averse vient d’un autre nuage, avec des encres de Robert Lobet, La Margeride, Nîmes, 2012.

Mirages, avec des peintures de Danielle Loisel, Signum, Paris, 2011.

Longtemps après, avec des typographies de Marie Renaudin, Atelier, Rambouillet, 2011.

Saisons d’argile, (bilingue français-anglais) avec des peintures de Yousif Naser, Al Manar, Paris, 2011.

Pluie de juillet, (bilingue français-italien) avec des dessins de Selim Abdullah, Sanlorenzo, Lugano, 2011.

Une averse de loin, (bilingue français-arabe) avec des dessins de Lydia Padelec, La lune bleue, 2010.

Sables, (français-arabe-hébreu) avec Marlena Braester et des encres de Robert Lobet, La

Margeride, Nîmes, 2009.

Poèmes de Bagdad, (bilingue français-arabe) avec des lithographies de Danielle Loisel, Signum, Paris, 2005.

 

Romans, nouvelles et récits :

Adieu mon tortionnaire, nouvelles et récits, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny, Le Temps des Cerises, Paris, 2014.

Le Retour à Bagdad, roman, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny, Les Points sur les i, Paris, 2006.

Le Cimetière des oiseaux suivi de La Traversée, nouvelles, traduit de l’arabe par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny, L’Aube, La Tour d’Aigues, 2003.

Une vie entre parenthèses (en arabe), récits, Al Mada, Damas, 2000.

 

Anthologie personnelle en anglais :

 

Goodbye Baghdad - memory and exile, poèmes choisis, traduits du français par "Sonia Allend". Editions de "Seagull Books London Limited", 2017.

 

Baghdad mon amour, en anglais, (nouvelles, récits, roman et poésies choisis). Traduit de l’arabe (Irak) en français par l’auteur et Isabelle Lagny. Traduction en anglais à partir du français, par Sonia Alland. Éditions Curbstone Press, New York, 2008.

 

Sur Salah Al Hamdani :

 

Bagdad-Paris, itinéraire d’un poète (documentaire de 55 minutes) d’Emmanuèle Lagrange. Productions LAHUIT, Paris, 2008.

 

Deux enfants de Bagdad de Gilles Rozier, entretiens avec Salah Al Hamdani et Ronny Someck, Éditions des Arènes, Paris, 2015.

 

Poèmes Voix et musiques :

 

Un CD « Oublier Bagdad » (2015) poésie et musique avec Salah Al Hamdani, (poète et voix) et Arnaud Delpoux, (compositeur-interprète) a été primé par le Coup de Cœur de l’Académie Charles Cros, 2017.

 

Un CD « Une saisons d’exil » (2018) Salah Al Hamdani, (Poèmes dits par l’auteur) avec accompagnement musical extrait de l’album Gwenn Ha Du New Tone Jazz. Quartet (In the groove, 2003). Editions Sous la lime, Paris, 2018.

 

Poèmes au sein d’anthologies et d’ouvrages collectifs :

La voie / La voix, (Anthologie permanente), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2018

L'inaccessible, (Anthologie permanente), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2017

101 poèmes contre le racisme, Editions Le Temps des Cerises, Paris, 2017

Nous aimons la vie plus que vous n’aimez la mort ! Editions Al Manar, Paris, 2016

Lettres Nomades, Collectif - Editions la contre allée, Lille, 2015

Mennska í myrkrinu, Collectif-des poètes français du monde arabe, Anthologie Islandaise, Editions Oddur, Reykjavík, 2014

Le oui et le non, (Anthologie permanente), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2014

Poezie şi necesitate, Collectif-poésie traduits en roumain. Editor: Fundaţia culturală poezia, 2014

Quince poetas franceses contemporaneos, anthologie bilingue, Français espagnole traduit par Marie Jeanne, Editions Libros del Aire, 2014

60 poèmes contre la haine, Editions Material, Paris, 2014

La poésie au cœur des arts, Editions Bruno Doucey, Paris, 2014

116, poètes d’un autre monde, Éditions Unicité, 2013

Ouvrir le XXIe siècle, 80 poètes québécois et français, Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2013

Poésie francophone, Collectif-Nice, 2013

Voix Vives, de méditerranée en méditerranée, Editions Bruno Doucey, Sète, 2012

Enfances, Editions Bruno Doucey, Paris, 2012

Le mystère, (Anthologie permanente), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2012

L’Athanor des poètes (Anthologie permanente), 1991-2011, Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2011

Nous, la multitude, Editions Le Temps des Cerises, Paris, 2011

Et si le rouge n’existait pas, Editions Le Temps des Cerises, Paris, 2010

Ailleurs "Episode II" Une année en poésie, Editions Musée Rimbaud, Charleville-Mézières, 2009

Voix Vives, de méditerranée en méditerranée, Editions Encre et lumière, Sète, 2010

L’attente, (Anthologie permanente), Editions Le Nouvel Athanor, Paris, 2008

Poésies de langue française 144 poètes d’aujourd’hui autour du monde, Editions Seghers, Paris, 2008

L’année poétique, Editions Seghers, Paris, 2007

Les plus beaux poèmes pour la paix, Editions Le cherche midi, Paris, 2005

 

Articles :

Nombreux articles dans des journaux, des revues et des sites culturels, en français et en arabe accessible sur le site : http://www.salah-al-hamdani.com/

 

 

 

Poèmes extraits de

 

Je te rêve, éditions Pippa, 2015

Rebâtir les jours, éditions Bruno Doucey, 2013

Bagdad mon amour suivi de Bagdad à ciel ouvert, éditions Le Temps des Cerises, Paris 2014 (nouvelle édition)

Poèmes inédits

L’art de la mémoire, traduit de l’arabe (Irak) par l’auteur en collaboration avec Isabelle Lagny

 

 

On m’appelle l’étranger

 

On m’appelle l’étranger

Celui qui s’assoupit dans les arènes du soir

N’entendez-vous pas siffler l’esprit des ruelles en moi ?

 

Un pied dans le déluge

l’autre sous la grêle

un réveil après l’autre

alors que les sauterelles de l’enfance

dévorent l’immensité humide

les victimes s’accumulent

sous un ciel profané par la sécheresse

 

On m’appelle l’étranger

je tamise les morts et les pleureuses à gages

les bruissements de la steppe perlée

ainsi que l’ailleurs

qui se fane dans la mémoire

 

On m’appelle l’étranger

il y a une lacune dans mon histoire et dans cet argile

malgré ma semence plantée dans l’écorce du monde

 

J’invoque la nudité du miroir

les mains ouvertes

comme celles d’un refugié heureux

en quête d’un monde blême

 

Et j’étreins le cœur de la fleur nocturne

quand la pensée se prolonge

jusqu’au durcissement de l’encre

 

Une rivière volatile

De l’orge mûre au vent

je distille des tourbillons en vrac

et le mirage creuse dans mes artères

 

On m’appelle l’étranger

le marchand d’étoiles

pour une mère restée dans la guerre

De loin, de l’ennui, d’une blessure interminable

je l’aperçois

dans un souffle chaud

Elle tranche avec ce chemin aveugle

dans la palmeraie de ma mémoire

Je suis le poème glissant

sur l’herbe haute argentée de juillet

qui répond aux sonnailles d’un monastère sourd

Avec mon océan de métaphores

je suis le poisson arlequin dans cet instant d’éternité

 

                                            Poème inédit

 

Que faire de nos nuits ?

 

 

L’éphémère trouble l’instant intime

le crépuscule

et la pénombre se fane

au bout de l’unique chemin

 

J’aime saupoudrer le soir

qui prolonge ton reflet

sur la plénitude traversant le silence

 

Alors tu te surprends toi-même dans le miroir

et soudain

tu t’échappes de moi

 

En cachette, il faudrait déplacer la jeunesse

retourner vers les souvenirs

plus vite encore

et à mi-chemin

feuilleter la mémoire

qui se débat

 

Tout s’accélère

Le vent du passé remonte

C’est une rivière dans l’écriture

et soudain je m’enfonce dans un silence moite

Je guette quelqu’un

qui ne vient pas.

 

                      Poème inédit

Yann MIRALLES

 

 

 

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Yann Miralles est né en 1981. Il vit dans le Gard.

S’intéresse au poème (à lire-écrire) depuis une quinzaine d’années.

Quelques textes ont paru dans les revues Décharge, N4728, Le Mange-Monde, Arpa, Remue.net, Contre-allées, Résonance Générale…

Ecrit des notes de lecture et des études sur Poezibao, Remue.net, Sitaudis, Voix et relation.

 

Collabore depuis 2015, par une chronique « poésie », à la revue Le Français Aujourd’hui.

François Heusbourg propose une synthèse de ce travail du poème : « Entre rythme syncopé et hommage aux formes anciennes de la poésie, entre émotion brute et retraits réflexifs, son travail suit un chemin où se superposent tradition et modernité, citation et invention, avec une attention aux variations du paysage, et aux formes d’émotion qui épousent ces variations. » (note sur l’auteur de Méditerranée romance).

 

Bibliographie :

 

Livres de poèmes :

Travail au drap rouge, Publie.net, 2009.

Jondura jondura, Editions Jacques Brémond, 2011.

Ô saisons ô, Atelier du Grand Tétras, 2014.

Des terrains vagues variations, Editions Unes, 2016.

Méditerranée romance, Editions Unes, 2018.

 

En micro-édition :

horizontal, coulant, Livre Pauvre, 2011.

Quelques flèches d’ici (pages), Trames, 2012.

traversent la nuit, Mots Tessons, coll. Centrifuge, 2012.

Mémoire prise – pour Mila, Contre-allées éditions, 2013.

le jour le jour, avec des dessins-collages de Claudio Diatto, Galerie du Bourdaric, 2014.

 

 

 

Poèmes extraits de

 

Méditerranée romance, éditions Unes, 2018

dou rose, poèmes inédits

 

 

 

des bouches font la résonance

de rive en rive du sillage

que l’histoire avec un grand h

trace laisse parle relance

incessamment les commérages

du quotidien et la violence

de la vie vaste des parages

sont la ci-présente romance

 

./.

 

le/la romance-

ero l’amour

et les illustres

personnages ou anonymes

d’une épopée palimpseste

continuent encore

 

./.

 

quand nous c’est dire

aussi les bouches

nombreuses

d’eux

d’un bout

à un bout de la mer

parlant je

parlant tu

vers la rive l’autre

parlant

le passage

 

                       (H.M.)

 

            Méditerranée romance, éditions Unes, 2018

 

 

 

 

10.

les laisses du fleuve suivant

la decize et la remontée lente, [le] mistral inventant des convois

qui vont et viennent plein sud ou vers le nord,

vie verticale –

cela s’est-il perdu ?

 

                                  – pas du tout :

le bateau coule, peut couler, ils continuent

à pied. on continue avec eux :

 

            depuis lors, de l’eau également coule / a coulé / coule

sous les ponts & la parole

court après, ne cesse de courir – se rapproche toujours plus.

 

elle emprunte des chemins insoupçonnés, elle se plie

à la multiplicité des ponts

apparus jetés depuis

par-dessus l’eau, elle poursuit

sa mise à jour horizontale

dans celui tgv

ou celui par exemple

l’épopée-la traversée

de chaque matin chaque soir.

 

dou rose, poèmes inédits

 

 

 

Évelyne MORIN

 

 

 

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© Photo Éliane Morin

 

 

Évelyne Morin, née à Tulle, vit en Essonne. Poète, professeure de lettres, comédienne à la compagnie théâtrale Les Trois Clous. Elle assure la programmation de Poésie & musique.orge.

 

Bibliographie

Le cri de l'aube éditions PJ Oswald 1975

La défaillance des jours éditions Caractères 1976

Miroirs éditions Caractères 1978

Le jeu de moi éditions Caractères 1985

La licorne du silence éditions Caractères 1987

Rencontre occulte à mort perdue éditions La Bartavelle 1991

Terre de mortes-lunes éditions Table Rase 1992

La nuit d'Électre éditions La Bartavelle 1996

Ombres, désirs éditions Jacques Brémond 2000

Dernier train avant le jour éditions Le dé bleu 2001

N’arrêtez pas la terre ici (Préface de Stéphen Bertrand) Polder/Décharge 2003

Non lieu provisoire (Encres de Misko Pavlovic) éditions Cadex 2007

N’arrêtez pas la terre ici (Préface d’Anne Stell) éditions Le Nouvel Athanor 2007

Cela, fulguré éditions Gros textes 2007

Un retour plus loin (Frontispice de Marc Pessin) éditions Jacques Brémond 2007

Rouge à l’âme éditions Potentille 2007

Matin de l’arbre levant (Préface de Brigitte Gyr) aux éditions Le Nouvel Athanor 2014

Le Bois des corbeaux (photographies d’Éliane Morin) éditions Gros textes 2015

Ronde noire (Illustrations d’Alexandre Hollan à paraître aux éditions Jacques Brémond

Évelyne Morin, anthologie, éditions Le Nouvel Athanor, Collection Poètes trop effacés, 2018

 

Présence dans les anthologies

La Poésie Mystique Contemporaine J-L Maxence, Presses de la Renaissance, 1999

Ce que disent les mots, de Pierre Maubé, éditions Éclats d’encre 2004

Polder Deuxième génération éditions Décharge / Gros Textes 2005

Anthologie – 7 Multiples N° 71 2007

Anthologie Seghers, 2008, (Patrice Delbourg, Jean-Luc Maxence et Florence Trocmé ; Avant-propos Bruno Doucey)

Esprits poétiques 3. Dires d’elles Hélices 2010

Nous, la multitude anthologie poétique éditions Le Temps des Cerises 2011

L’Athanor des poètes, 1991-2011, par Jean-Luc Maxence et Danny-Marc, Le Nouvel Athanor 2011

Ouvrir le XXIème siècle, 80 poètes québécois et français Mœbius & Cahiers du sens 2013

Frumdrög að draumi, Ljóð franskra skáldkvenna Anthologie islandaise de poésie féminine française, Þhór Stefánsson, Oddur 2016

Participation à Le Banquet des absents Levée d’encre 2017

 

Participation à de nombreuses revues, dont Arpa, Bacchanales, Concerto pour marées et silence, revue, Imprévue (revue franco-américaine), Interventions à haute voix, Les Cahiers du sens, Comme en poésie, Décharge, Diérèse, Ficelles, Friches, La Traductière, Levée d’encre, Lieux d'être, Liqueur 44, La main millénaire, Multiples, Neige d’août, Poésie/première, Sarrazine, Souffles, Spered Gouez, Verso, Voix d’encre

Recours au poème (revue en ligne)

 

Spectacle Miroirs ou l’opérette d’un sou, mis en scène par Jean-Louis Gonfalone en 1984, à partir de trois recueils ; musique : Gérard Garnier et Jean-Louis Gonfalone.

 

Membre du Jury du Prix de la découverte poétique de la Fondation Simone de Carfort, sous l’égide de la Fondation de France

 

Membre de la Maison des Écrivains et de la Littérature

 

Site : http://evelynemorin-poesie.fr

 

 

 

Poèmes

 

Les bois flottés du jour, poèmes inédits, 2018

Indéfinition, poèmes inédits, 2017

 

 

Avant il y avait les rêves

qui rapportaient les bois flottés du jour

aux heures basses

 

Mais la nuit blanche a envahi

les matins Sorcière de l’enfance

revenante

 

Des pelures de soie

jonchent le lit des poupées endormies

pour toujours

 

Les secrets se sont perdus

 

Le présent a une transparence cristalline

 

La puissance originelle

de ce qui n’a pas d’origine

 

Les bois flottés du jour, Poèmes inédits, 2018

 

 

 

 

 

Conscience à la dérive dans la nuit

 

Tracer les mots qui viennent

s’échappent ou s’éternisent

comme la brume sur la mer

 

Les attentes s’ignorent

comme de longues tentures noires

jetées sur le destin

 

Les morts s’acheminent en cortèges

accompagnés d’enfances

imaginaires

 

Nous revenons des dérives

des gouffres enfouis

Retrouvons les mots

de nos ancêtres de cent mille ans

pour dire le sens

insensé du monde

 

L’obscurité s’ébroue

devient lumière

Un souffle la traverse

Appel montant des eaux mortes

 

Les arbres s’entrelacent au temps des marais

 

Une impalpable incertitude

recouvre les jours

et la possibilité des jours

Ce sont cercles magiques

qui délimitent les pierres

 

Nous jetons une poignée de terre

sur la terre en signe

de passage

 

               Indéfinition, poème inédit, 2017

 

 

Jasna SAMIC

 

 

 

4

 

 

 

3, rue Pierre Mille ;75015 Paris, FRANCE

N° de tél. 0033 6 73 01 92 76

  0033 9 81 21 33 17

  00 387 61 86 44 72

E-mail: samicjasna@gmail.com

 

ETUDES

-Boursière du Gouvernement français pour la thèse d'Etat en 1977-78 et 1982-83 ; Université de Paris III - Sorbonne Nouvelle : Doctorat d'Etat en 1984,intitulé Dîvân de Kâ’imî, en soufisme et histoire des Balkans, mention Très Honorable ; Université de Sarajevo : Doctorat de IIIème cycle en linguistique générale, en 1979, intitulé Tendances dans la langue turque moderne ;Université de Sarajevo de 1968 à 1972 : diplôme de maîtrise en langues, littératures et civilisations orientales (turque, arabe, persane) obtenue en 1972 et 1973 ; Lycée de Sarajevo et Conservatoire national de musique (études de piano), baccalauréat à Sarjaevo.

 

FONCTIONS

 L'Université Marc Bloch de Strasbourg (l'enseignement de langues, littératures, histoire et civilisation des Balkans), collaboration avec Radio France Internationale et France Culture ; CNRS, Directeur de recherche associé ; L’Université de Sarajevo, Professeur titulaire de littératures orientales jusqu’à la guerre (1993) ; Rédacteur en chef de la revue littéraire « Knjizevna sehara », publiée sur le web en trois langues : serbocroate, français et anglais (www.balkan-sehara; depuis le mois d’avril 2010).

Avant la guerre des années 90 dans les Balkans : membre du comité de lecture dans la maison d'édition Veselin Maslesa à Sarajevo; membre de la rédaction de la revue Kulture Istoka à Belgrade, vice-présente de l’Union des traducteurs de la Bosnie-Herzégovine.

Aujourd’hui encore, membre de l’Union des écrivains de Bosnie, membre de la Société des Gens des Lettres, membre du PEN Club France, membre du PEN de Bosnie; membre de la Société asiatique à Paris;

- Collaboration avec de nombreux journaux et revues ex-yougoslaves, européens et américains.

ENSEIGNEMENT

- Langues et civilisations orientales, langue serbo-croate, littérature et histoire des Balkans, civilisations (peinture, musique, théâtre, cinéma dans les Balkans) ; philosophie : mysticisme (soufisme) ; langues orientales ; littératures orientales.

RECHERCHE

- Histoire des Balkans, littérature des Balkans, philosophie des Balkans, littérature soufie, soufisme, les femmes écrivains dans l'Empire ottoman ; l’Empire ottoman, littérature ottomane ; langue turque moderne ; les juifs de Bosnie, les juifs des Balkans ; les religions des Balkans.

CONGRES ET CONFERENCES

- Participation aux Congrès internationaux à Paris, Munich, Belgrade, Istanbul, Princeton, Philadelphie, Strasbourg, Venise, Jérusalem, Bamberg, Vienne, Tel Aviv, Berlin, Sarajevo; Tunis, etc.

- Conférences dans des universités ex-yougoslaves, à la Société Asiatique, à l'INALCO, dans des instituts et universités des Etats-Unis, à l'Université de Grenoble, l'Université d'Utrecht, conférences pour les étudiants de DEA et dans le cadre du séminaire de turcologie à l'Université Marc Bloch à Strasbourg, au Centre culturel français à Luxembourg, conférence à l’Université de Bruxelles, conférence au Sénat, Paris, et bien d’autres.

 

LANGUES CONNUES

- Français, anglais, italien, serbo-croate (bosniaque), turc, arabe (lus et écrits) ;

- Persan, russe, allemand, bulgare, espagnol (lus) .

 

DIVERS

Publication d’ouvrages littéraires ; auteur d'une Anthologie de la littérature française contemporaine (ZID, Sarajevo, 1997) et de l'Anthologie de littérature bosnienne pour un éditeur grec ; de nombreuses traductions d'ouvrages turcs, arabes, persans, italiens, anglais et français en serbo-croate (dont Les mille et une nuits, de l’arabe en bosnien, un Choix de contes, Svjetlost, Sarajevo); des traductions des ouvrages serbo-croates, turcs, espagnols en français (dont Ivo Andric, La cour maudite, L'Age d'Homme, Paris, 1990) ; collaboration pour une trentaine d'articles dans le Dictionnaire encyclopédique de philosophie ainsi que dans le Dictionnaire encyclopédique de littérature, PUF, France (1986).

Des pièces de théâtres qu’elle a montées sur scène (théâtres de Paris, de Nantes,de Sarajevo et de Mostar); auteur de plusieurs films documentaires, produits pour la plupart par la télévision nationale de Bosnie, présentés dans des festivals de cinéma à Sarajevo, à Strasbourg et à Paris; commissaire de l'exposition « Paris Sarajevo 1900 », présentée à Paris (galerie « le Lys», novembre- décembre 2002), à Sarajevo (Musée de la ville, juillet-août 2001), à Luxembourg (Centre de documentation, juin-juillet 2004).

 

DIFFUSION

- Des émissions culturelles sur RFI et France culture, des émissions pour la télévision bosniaque ; de nombreuses interviews données dans des quotidiens et revues ex-yougoslaves, espagnols, turcs, français, ainsi qu'à des radios et télévisions européennes (France Culture, France Inter, RFI, TV belge, autrichienne, française, ex-yougoslaves, etc.).

PRIX LITTERAIRES

Lauréate du programme Missions Stendhal pour 2008, du prix Gauchez-Philippot 2014, Prix du public du Salon du livre des Balkans, 2018, Naji Naaman’s Litterary Prise (pour l’œuvre complète en 2018), ainsi que des prix littéraires de la Fondations des éditeurs de Bosnie (entre 2014 et 2018).

 

 

Poèmes extraits de

 

Dans le lit d’un rêve, éditions MEO, 2017

La lumière des ténèbres, poèmes inédits

 

 

 

 

RETOUR

- DANS L‘HOTEL DE VILLE -

 

À travers les arcades

Du palais somptueux

Des collines chauves émergent doucement

Le ciel est gris

 

Pas une ombre de lueur

 

Avant d’avoir réduit les livres

En suie

Une époque toute entière fut engloutie

par le jour

Plus noir que le goudron

 

Ce qui reste de la salle de lecture :

L’odeur de cendre des anciens manuscrits

La poussière et

Un souvenir lointain de la plume

 

Ici le temps

N’est pas l’écoulement

Mais l’absence

 

La main du calligraphe

Resta muette

 

Les soies des dames bruissent

Leur rire

Résonne à travers les ruines

Pendant qu’elles tanguent

Sur la balançoire de l’Histoire

Et que les montagnes

Crachent du feu sur la ville

Les temples deviennent de

La poudre

Les champs

-Où naguère les roses et les tombes célébraient leurs fiançailles –

Balayés par le torrent

Du délire

Qui laissa derrière lui

Cette familière odeur de cendre

 

Mais le souvenir résiste

 

La pensée lasse

Essaie son chant

De caresser les collines

pareilles aux crânes des malades

 

Le ciel est gris

pas une ombre de lumière

 

Néanmoins

Le souvenir

résiste

 

 

POÈME D’AMOUR

 

Envole-toi vers la bougie

En cet instant

Magique

Fais pénétrer ta semence

Ton regard

Dans la flamme

Une fois encore

Tendre et doux comme la cendre

Dans le lit recouvert

De souvenirs exquis

 

Nous volerons sur le vin comme sur un tapis ailé

Tandis que je noue cette romance

Balancée sur un nuage

Emportée par le vin

En galopant sur lui

 

De ses gouttes nous percerons

Une trouée dans le ciel

Nous y étendrons

 

L’instant n’est jamais

Qu’une éternité

Qui s’attarde

 

J’embrasserai les eaux pures

Y plongerai en quête d’une perle

Me glisserai dans la coquille

Furtive comme une ombre

Je deviendrai une vierge

Dans le sein de l’infini !

 

Viens !

 

Éperonne le courage pour que la fête éclate

Avant que ne s’éteigne la flamme

Allumée par ces lignes

 

Viens !

 

Nous nous inclinerons devant le défunt

Et danserons

Bravant la mort

 

Viens !

 

Le temps s’est déchiré

 

Dans le lit d’un rêve, éditions MEO, 2017

 

 

Alain WEXLER

 

5

 

 

 

Alain Wexler est né le 31 août 1944 à Ambert dans le Puy de Dôme, d’un père d’origine roumaine et d’une mère très tôt orpheline d’un père breton (Joncour). Sa grand-mère auvergnate, qui l’éleva toute seule, était née au Monestier, ainsi que son frère, au-dessus d’Ambert.

 

En 1977 Alain Wexler fonde avec Claude Seyve la revue Verso.

 

Le Dé Bleu publie Récifs en 1985 ; Tables en 1992 ; Nœuds en 2003

 

Les Editions Henry publient Échelles en 2009 et La Tentation en 2018

 

 

 

Poèmes extraits de

 

La Tentation, éditions Henry, 2018

 

 

Le bouton

 

Les vêtements sont des ombres changeantes

Que tentent de retenir les boutons

Dans leur dispute avec la mer.

Vêtements qui tombez des arbres

Et des murs des maisons

Resterez battants de fenêtre

Ouverts ou fermés sur la mer.

 

 

 

               Cailloux

 

Du temps des cailloux

Il ne reste que les nombres,

Le temps qui égrène les cailloux

Souffle les nombres,

L’eau pousse ses pions devant elle,

Arrondit ses calculs

Et trouve la place exacte dans le temps.

 

           Le serpent

 

L’onde qui ébranle un décor de sol

Pénètre l’œil et l’oreille sans les mordre.

Serpent qui est l’âme de la terre,

Ame qui mord et se désarticule

Autant qu’âme humaine pour avaler sa proie.

 

[….]

L’âme quitte son décor en ondoyant.

Le serpent qui est l’âme de la terre

Laisse derrière lui

Des traces de mort et d’abandon

Mais qui emmènerait ses traces avec soi ?

Une mosaïque fendue,

Ce vêtement déchiré,

Des herbes foulées ?

Venant au monde à chaque rêve de grandeur,

Le serpent trouve un passage

Au-delà de la nudité.

Paysage d’écailles comme d’autres de poils

Qui, détaché d’une touffe d’herbes,

Se fend, armé du poison de ses fleurs,

Sur le passant indifférent.

 

 

L’oiseau

 

L’oiseau perfectionne l’œuf

En lui donnant de la hauteur.

L’oiseau ne veut pas être le nombril du monde,

Ne remplir qu’un œuf.

L’oiseau se creuse,

Se fait vaisseau pneumatique

Afin que la vie gagne

Cette légèreté

Que possède le chant.

 

                                  La tentation, éditions Henry, 2018