POÈTES

 

 

 

Yves ARTUFEL

 

Yves Artufel
« Je suis né en 1959, instituteur pendant 25 ans dans les Hautes-Alpes où je réside depuis toujours, j'ai créé la revue et les éditions Gros Textes en 1991. Plus de 400 ouvrages ont été publiés sous cette enseigne.

Je suis l'auteur de trois ouvrages : Mes amours déboussolées (2000), Ma vie en rose (2006) et J'aurais dû prendre des photos (2012), ainsi que d'un polder dans la revue Décharge Il faut repeindre le moteur. J'ai également publié en revue dans les années 90.

Depuis 2010, je suis éditeur à plein temps et bouquiniste. Quand je ne m'occupe pas de livres, je jardine ou promène mon chien. »

 

Poèmes extraits de

Me manque le dire…
&
Un jour n’importe qui pourrait peut-être comme ça sans raison dormir contre une roue de moissonneuse batteuse… in  J’aurais dû prendre des photos, éditions Gros Textes, 2012

 

A présent je viens je vais là-bas
ça va être long
toutes ces pages à vivre
comme à travers une nuée de papillons
et tout ce qui se perd dans la fumée
de cigarettes au bord d'un cendrier
ou près d'un feu de bois
qui s’est éteint sur un chemin
où personne ne passe plus
mais qui garde en ses pierres
la mémoire du bois mort
et des murs écroulés
les méandres du passé
ce que la main peut contenir
de mémoire et d'extase
de moments hors du temps
d’horizons intérieurs
de papillons bleus des origines
ou des lacs noirs de la détresse

 

[…]
A présent je viens
les constellations se sont couchées
dans le café qu'on réchauffe
un soleil dans le feuillage des tasses
on fait des signes aux oiseaux
qui n'arrêtent pas de piailler
dans la mousse des caresses
est-ce ta voix vraiment
ce rayonnement
au sommet d'un vieux phare
battu de vagues et d’appels au secours
dans des minuits à partager
pendant que s’oublient nos vies

J’aurais dû prendre des photos, éditions Gros Textes, 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrick LAUPIN

 

Patrick Laupin est né en 1950 à Carcassonne dans l’Aude, il a passé son enfance dans les Cévennes, dans une famille de mineurs de fond. Il a exercé pendant dix ans le métier d’instituteur et pendant vingt ans celui de formateur de travailleurs sociaux, creusant sans relâche un espace de transmission de la lecture et de l’écriture dans des lieux d’alphabétisation et d’internement, avec des adultes, des enfants et des adolescents en rupture de lien social.
Tous ses livres, publiés depuis 1975, témoignent d’une écriture étincelante et harmonieuse qui réhabilite la splendeur inégalée d’un partage des mots. Véritable instrument de guerre déclarée à toute forme d’exclusion sociale, il suffit de se laisser porter par l’appel inimitable qui sourd du déroulement des pages de ses livres pour retrouver le bonheur simple et rare d’être ensemble.

 

Bibliographie

Œuvres poétiques tome 1 réédition intégrale de Le Jour l’aurore, Le sentiment d’être seul, La Rumeur libre, Le Vingt-deux octobre, La rumeur libre Éditions, 2012.
Œuvres poétiques tome 2  réédition intégrale de L’échancrure du jour, Clarté du temps, Ces moments qui n’en deviennent qu’un, Solitude du réel, Jour d’octobre, La rumeur libre Éditions, 2012.
Chronique d’une journée moyenne, La rumeur libre Éditions, 2012.
L’Esprit du livre. Le crime de poésie et la folie utile dans l’œuvre de Mallarmé, 2012.
Le Courage des oiseaux, nouvelle édition La rumeur libre Éditions, 2010.
Les visages et les voix, avec des photographies de Yves Neyrolles, nouvelle édition La Rumeur libre Éditions, 2008.
L'Homme imprononçable, suivi de Phrase et le Mystère de la création en chacun, La rumeur libre Éditions, 2007.

Stéphane Mallarmé, Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 2004.
Poésie. Récit, Comp'Act, 2001.
Le Courage des oiseaux, Le Bel Aujourd’hui, 1998. Réédition chez Comp'Act en 2001.
Le Sentiment d’être seul, Paroles d’Aube, 1996.
Le Vingt-deux octobre, avec des lavis de Henri Jaboulay, Cadex, 1995.
La Rumeur libre, avec des dessins de Joël Frémiot, Paroles d’Aube, 1993.
Les Visages et les Voix, avec des photographies de Yves Neyrolles, Cadex, 1991. Rééditions Comp'Act, 2001.
Jour d’octobre, Tarabuste, 1990.
Solitude du réel, Seghers, 1989.
Le Dessin lui-même, avec des dessins de Louise Hornung, Comp'Act, 1987.
Ces moments qui n’en deviennent qu’un, Ubacs, 1985.
Le Jour l’aurore, Comp'Act, 1981. Réédition en 1987.
D’ailleurs et de partout, Éditions de l’Ollave, 1975.

 

Ouvrages collectifs

L'Année poétique 2008, Seghers, 2008.
Un certain accent, Anthologie de poésie contemporaine, Bernard Noël, L’Atelier des Brisants, 2002.
Lyon, ville écrite, Des lieux et des écrivains, Éditions Stock, 1997.
Poésie en France, 1983-1988, une anthologie critique, Henri Deluy, Flammarion, 1989.

 

Grand Prix SGDL (Société des Gens de Lettres) de poésie pour l’ensemble de son œuvre en 2013.

 

Poèmes extraits de

Le jour l’aurore, Comp'Act, 1981. Réédition en 1987
Le vingt-deux octobre, lavis de Henri Jaboulay, Cadex, 1995, réédition in Œuvres Poétiques, La rumeur libre Éditions, 2012

 

Mais comment écrire
quand la parole est perçue à la pointe
anéantissante du souffle
avec toute la détresse de l’inaccompli
et du temps qui passe inexorable
sur les visages

mais le cœur ne s’entend pas
avalanche de lumière faible dans les arbres
prière d’études et de détails quotidiens
passent les sourires mystérieux des vaincus
et de tant d’alliés inutiles
tout ça et la mort l’âme résumée seule
l’ombre épaisse du voyage
mille fois des roses de lumière vague
l’ombre du débarcadère à quai
et le regard pressé des passants
comme si vous n’existiez pas

Le vingt-deux octobre in  Œuvres Poétiques,
La Rumeur libre Éditions, 2012

 

Écrire reviendrait à rejoindre le jour
le jour (ce clair souffle tremblant)
mot que ne recouvre pas la durée

Le jour l’aurore in  Œuvres Poétiques,
La Rumeur libre Éditions, 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cédric LE PENVEN

 

Cédric Le Penven est né en 1980. Après des études de Lettres à Toulouse et notamment une maîtrise sur l’œuvre poétique de Thierry Metz, il devient professeur. Il enseigne et vit actuellement dans le Sud-Ouest de la France. Il est en quête d’une parole qui soit une incarnation privilégiée du vivre : incertaine et résolue.

   Publications :
     -     Orage, Prix de la ville de Béziers 2000, Editinter, 2001

  1. Elle, le givre, Prix Voronca 2004, éditions Jacques Brémond, 2005
  2.  Ile de Cythère, à l’aube, Encres Vives, 2005
  3. L’Immobile serti de griffes, Encres Vives, 2008
  4. Menus Travaux, éditions Tarabuste, 2009
  5. Elégies Barbares, éditions Rafaël de Surtis, 2010
  6. Permettez que ma voix, éditions Contre-allées, 2011
  7. Adolescence Florentine,  éditions Tarabuste, 2012

Livres d’artiste avec Jean-Pierre Thomas :
un Livre pauvre Les sources noires, cinq Face à face, un carnet de voyage Ce qui n’est que passage…

   Certains de ses poèmes ont paru dans des revues telles que  Poésie/Première, Contre-Allées, Décharge, Arpa, Souffles, Friches, N4728 et la revue en ligne Terre à Ciel.

 

 

Poèmes
Sur un poème de Thierry Metz, éditions Jacques Brémond, 2013

Poèmes extraits de
Elle, le givre, éditions Jacques Brémond, 2005

« chambre des pourquoi
moraine oubliée de ton passage »

 

Nous laissons derrière nous
les chuchotements
adressés à l’oiseau
pour qu’il oublie ses cris

Nous lui parlons du ciel
des grands vents qui mènent vers le sud
par delà les étendues désertes que fige le froid
loin derrière la ligne aiguisée des crêtes
du rire de ceux qui se rient des frontières

Au creux de nos paumes
il boit nos mensonges
infiniment comme il plonge
dans un vertige de bleu

 

            Sur un poème de Thierry Metz, éditions Jacques Brémond, 2013

 

 

Peut-être la nuit sera-t-elle rédemptrice

Je crois parfois deviner un froissement de robe
Un filet de fraîcheur pénétrant dans la chambre
Une paume versant un peu d’eau sur ma nuque
une parole chuchotée au creux du sommeil.

Elle, le givre, éditions Jacques Brémond, 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Brigitte GYR

 

Brigitte Gyr, née à Genève, y  étudie le Droit et les Sciences Po et y  pratique comme avocate. A Paris, depuis 1976, elle exerce une activité de traductrice et anime des ateliers d’écriture. Elle publie régulièrement, en poésie, p.ex. :Au décousu de l’aile Ed J. Brémond 1988, Lettre à mon double au fond du puits Ed J. Brémond, 1996  Avant je vous voyais en noir et blanc, Ed Jacques.Bremond (prix Claude  Sernet 2001), La Forteresse de cendres , Ed. Le Dé bleu 2006, Etirée sur le vide, Ed. La Petite Fabrique,2012 Parler nu   Ed.Lanskine (prix Charles Vildrac 2012 de la SGDL)(trois manuscrits en attente de publication aux Ed. J. Brémond et Lanskine)… , écrit pour le théâtre et est jouée, publie  des nouvelles en revue (un manuscrit en attente de publication), publie des livres jeunesse, participe à des festivals,  des revues, des  anthologies. Membre engagé dans plusieurs associations d’auteurs, elle est  membre co-fondateur de l’Union des Poètes.

 

Poèmes extraits de

Incertitude de la note juste, éditions Lanskine, 2014
Des nouvelles de l’au-delà, à paraître aux éditions Jacques Brémond

 

il s'en est fallu de peu…
qu'évidée de son corps 
ton ombre se dresse devant nous
aveuglés de soleil
que nous la piétinions sans la voir
sur le mur où elle riait  
que sur l'enduit gris du drap
son cri happe nos rêves rouges 
gommant toute trace
de ce toi et moi primitifs
qui s'aimaient tant
il s'en est fallu de peu…
d'un tremble peut-être…
fouetté de vent
‘très léger nous’
reprenant vie dans
l'étranglé de la langue
pour que renaisse ton souvenir
du déni de la cendre

 

                        Incertitude de la note juste, éditions Lanskine, 2014

 

le vent…
souvent porte à l’incertitude

préface à la mort de la lumière
le poêle ce matin s’est éteint
demain nous aurons froid

Des nouvelles de l’au-delà, à paraître aux éditions Jacques Brémond

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Évelyne MORIN

 

Poèmes

Un gramophone dans la neige & Fugue pour la terre in Matin de l’arbre levant, Préface de Brigitte Gyr, éditions Le Nouvel Athanor, 2014

L’une de ces nuits du désert
où s’entendit la polyphonie du silence
cessa l’inquiétude

Voir l’écume de l’être
Vêtement blanc
dépouillé du corps
La lune émerge alors de la mer

D’autre lieu du monde
je ne veux
mais ce galet
de lune

: vide à l’âme qui creuse sa blessure

 

Suite inattendue avant la fin
sans contours que l’absence

Les nuages enfuient le jour malgré tout

Draps rejetés sur la mémoire

Me laisser noyer par les vagues
flamboyantes
Écouter le noir peu à peu
passer la porte
De l’autre
côté Je
n’entends que silence
(La voix du ventre s’est tue)

Tu n’oses ouvrir la porte de la porte

Tu restes là
l’absence entre les mains
Ne renonces à l’attente
d’une autre voix

Ce matin de l’arbre levant