POÈTES

Jean-Pierre Chambon

Vit à Grenoble. Il a publié, chez divers éditeurs, une quinzaine d’ouvrages, poèmes et récits oniriques. Il co-anime la revue Voix d’encre.

Bibliographie
Evocation de la maison grise, Le Verbe et l'Empreinte, 1981.
Matières de coma, Ubacs, 1984.
Les mots de l'autre (avec Charlie Raby), Le Castor astral, 1986.
Le corps est le vêtement de l'âme, Comp'Act, 1990.
Le territoire aveugle, Gallimard, 1990.
Le roi errant, Gallimard, 1995 (prix Yvan Goll 1996).
Un chant lapidaire, Voix d’encre, 1995.
Rimbaud, la tentation du soleil, Cadex, 1997.
Carnet du jardin de la Madeleine, Cadex, 1999.
Assombrissement, L’Amourier, 2001.
Goutte d’eau, Cadex, 2001.
Corps antérieur, Cadex, 2003.
Méditation sur un squelette d’ange (avec Michaël Glück), L’Amourier, 2004.
Sur un poème d’André du Bouchet, Jacques Brémond, 2004.
L’éclaireur, L’Atelier des Grames, 2006.
Marché flottant, L’Atelier des Grames, 2007.
Labyrinthe, Cadex, 2007.
Nuée de corbeaux dans la bibliothèque, L’Amourier, 2007.
Œil de méduse, L’Entretoise, 2008.
Le petit livre amer, Voix d’encre, 2008.
Trois rois, Harpo &, 2009.
L’enchanteur vacillant, L’Atelier des Grames, 2010.
Fleuve sans bords, La Petite Fabrique, 2010.


Lecture de :
Nu sylvestre en instance de métamorphose, Versant brûlé à la limite de l’effacement,
Propos volatils sur un verre d’eau (paru dans Thauma n°3, 2007, « L’eau »

Extrait :

       On ne voit rien
       presque rien

 

       Des contours sans limites
       des bords perdus

 

       La ligne instable de la mer

 

       Un bandeau d’écume dilué
       dans le poudroiement des embruns

 

       La masse de la montagne flottant
       derrière un rideau de cendre

       […]

        faut parfois creuser dans le noir
       progresser en aveugle

 

       Jusque vers cette orée
       où la lumière mentale
       va pouvoir enfin sourdre ou fulgurer

 

       Les mots eux-mêmes
       viennent à manquer
       pour dire cette brûlure ce passage au noir
       ce tâtonnement vers la clarté

 

       Cette lente
       leçon de ténèbres

                                               Versant brûlé à la limite de l’effacement

 

 


 

 

 

 

 

Colette Gibelin

Née à Casablanca, elle passe son enfance et adolescence au Maroc.
Études à l’École Normale Supérieure de Paris.
Nommée professeur de Lettres à Fez en 1961, puis en 1967 à Brignoles, dans le Var, où elle a pris racines et vit une retraite active.
Elle fait le choix d'une poésie lyrique, traversée de préoccupations existentielles, et accorde une attention particulière à la musique des vers, travaillant rythmes et sonorités. Elle a publié une vingtaine de recueils, où alternent des poèmes courts, visant la densité, et de longs poèmes, privilégiant le souffle.

Bibliogaphie :

Appel, Debresse
Mémoires sans visages, Chambelland (1967)
De quel cri traversée, Chambelland (1968)
Le paroxysme seul, Chambelland (1972)
Lumières, Telo Martius (1998)
Dure mémoire, Clapàs (1998)
Errants Eldorados, Encres Vives (1998)
Mirages, Clapàs (1999)
Eclats et Brèches, Clapàs (2000)
Vivante Pierre, Cahiers de Poésie Verte (prix Troubadours 2000)
Sinon chanter, Les amis de la poésie (Bergerac 2002)
Comme un chant de fontaine, éditions Alain Benoit (2002)
Ce n’est que vivre, éd La Bartavelle (2002)
Bleus et ors, éditions Télo Martius (2003)
Le jour viendra, la nuit aussi, Encres Vives(2005)
Souffles et Songes, Sac à mots éditions (2005)
Spécial Colette Gibelin, Encres vives (2006)
Fluctuations, Les amis de la poésie (Bergerac 2007)
Un si long parcours, éditionsl’Harmattan (2007)
Quel éclat perfore le noir ? livre d’artiste – images de Blaise Simon (2009)
Par delà toute nuit éditions Télo Martius  avec une peinture originale de Françoise Rohmer (2009)
Sable et sel, Sac à mots éd. (2010), écrit à deux voix avec Jean-Marie Gilory, Mise en couleurs de Françoise Rohmer
La grande voix lointaine éditions Tipaza peintures d’Andelu (2011)

Poèmes publiés dans diverses revues :
Le Pont de l’Epée – Traces – Encres Vives – Poémonde
Poésie 1 – Lieux d’être – Souffles – Poésie première
Vivre en Poésie – Filigranes – Friches – Lou Andreas
Les Hommes sans épaules – 7 à dire  -  Multiples – Saraswati
Temporel (revue en ligne)- Peut-être- Cahiers de la rue Ventura

Poèmes et présentation par Henri Denis sur le site Esprits nomades


Extrait :

Un chant se lève
Il tend ses ailes d’oiseaux vers des matins sans amarres,
entreprend l’ascension
comme un cri enfin délivré jaillissant
vers d’inaccessibles hauteurs
et le vent cogne à la fenêtre
Il faut sortir, dit-il,
sortir de l’ombre et de la douleur […]

Le vent casse les chaînes
Le ciel se rapproche soudain
Les montagnes se déplacent sous la poussée des mots

Un chant se lève
montant de la nuit morcelée
comme une vague immense et qui submerge
les terres stériles
une houle sauvage peu à peu s’organisant
en ligne pure
ramassant les notes échevelées
concentrant l’harmonie

Poème extrait de Sinon chanter
Les amis de la poésie, Bergerac 2002, collection Le poémier de plein vent

 

 

Jean-Louis Giovannoni

Est né en 1950 à Paris où il vit et exerce la profession d’assistant social dans un hôpital psychiatrique de la région parisienne. Il a fondé et dirigé, avec Raphaële George, «  Les Cahiers du double » de 1977 à 1981. Il a été membre du comité de rédaction de «  Nouveau Recueil » de 2005 à 2007.
Le prix Georges Perros lui a été attribué en octobre 2010.
Il est actuellement Président de la Maison des Ecrivains et de la Littérature.

Bibliographie

  • Garder le mort, Ed. Athanor (1ère éd. 1975; 2ème 1976) avec une préface de Jean-Luc Maxence ; 3ème in « Les Choses naissent et se referment aussitôt », Ed. Unes 1985 ; 4ème Ed. Unes, 1991 ; 5ème (rééd. avec une préface de Bernard Noël (1976),  suivi de « Mère ») : « fissile » éditions, 2009.
  • Les mots sont des vêtements endormis, Ed. Unes, 1983. 
  • Ce lieu que les pierres regardent, (Préface de Roger Munier) Ed. Lettres Vives, 1984. (rééd. sans la préface) : Lettres Vives, 2009.
  • Les Choses naissent et se referment aussitôt (poèmes de 1974 à 1985). Ed. Unes, 1985.
  • L’Absence Réelle (avec Raphaële George). Ed. Unes, 1986.
  • L’Immobile est un geste (poèmes de 1985 à 1989). Ed.Unes, 1990.
  • Pas Japonais, Ed.Unes, 1991. (rééd.) : Lettres Vives, 2009.
  • L’Invention de l’espace, Ed. LettresVives, 1992. (rééd.) : Lettres Vives, 2009. –
  • Le bon morceau, (avec des photos de Marc Trivier), Ed. Les Autodidactes, 1992. (rééd.) : in «  Traité de la toile cirée » (sans  photos),  Ed. Didier Devillez, 1998.
  • L’Election (avec des photographies de Marc Trivier) Ed. Didier Devillez, 1994.
  • Journal d’un veau, roman intérieur, Ed. Deyrolle, 1996. (rééd.): Léo Scheer, 2005. (avec une préface de l’auteur)
  • Chambre intérieure, (avec des reproductions couleurs de Gilbert Pastor) Ed. Unes, 1996.
  • L’Orgueil, (avec Jean-Didier Vincent et Ben), collection : Les Péchés Capitaux, Ed. du Centre Georges Pompidou, 1997.
  • Traité de la toile cirée. (essai), Ed. Didier Devillez, 1998.
  • Greffe, (avec des reproductions couleurs de Vincent Verdeguer),  Ed. Unes, 1999.
  • Parce que je le vaux bien, (version brune et version blonde), Ed. Unes, 2001.
  • Le Lai du solitaire, roman intérieur. Ed. Léo Scheer, 2005.
  • Danse dedans. Prétexte éditeur, 2005.
  • Jean-Luc Parant : Traité de physique parantale. (essai), Ed. Jean-Michel Place, 2006.
  • S’emparer (avec « Des monstres et prodiges » d’Ambroise Paré) Ed. 1 : 1 ; collection Anciens /Modernes, 2007.
  • T’es où ? Je te vois ! (bilingue Français/Anglais) Atelier des Grames, 2009.

Ce lieu que les pierres regardent + Pas  japonais + L’invention            de l’espace + Variations Hölderlin, (rééd. en un seul volume avec une préface de Gisèle Berkman), Ed. Lettres Vives, 2009.

  • Envisager, Ed. Lettres Vives ,2011
  • Ne bouge pas ! (avec un CD-audio du texte lu par l’auteur et une photo de Marc Trivier),  Ed. La Pierre d’Alun  (Belgique), 2011.     

Traductions :
Le Gardeur de troupeau, Fernando Pessoa (avec Rémy Hourcade), Ed. Unes, 1987.

  • Hormis tes entrailles (anthologie) Miguel Hernandez (avec Alejandro Rojas-Urrego, Ed. Unes, 1990.

Collectif :               
       « L’Expérience Guillevic » (avec Pierre Vilar),                                                                                                 
                               Deyrolle éditeur/Opales, 1994.

Livres traduits :  

  •  Ce lieu que les pierres regardent / « Ein ort im bick der steine »  (Allemand),  Verlag Jutta Legueil, Stuttgart, 1989 ;
  • « This place seen by the stones » (Anglais/Américain), pensum press, Toronto, 1999.
  • Pas japonais/ « Japanese steps » (Anglais/Américain), pensum press, Toraonto, 1999 ;
  • « Pasos de piedra » (Espagnol) Ediciones Monte Carmelo, Mexico, 2004.
  • Divers textes traduits en Russe, Italien, Espagnol, Portugais, Basque, Corse, Anglais… (publiés en revues ou dans des anthologies à l’étranger).

 

Nombreux articles sur son travail dans : Le Monde, Libération, Le Matricule des Anges, L’Humanité, Révolution, Théodore Balmoral, Inculte, Le Nouvel Observateur, Littérature (Larousse), Poézibao, Europe, sitaudis.fr, temporel.fr, nolwenn.euzen.over-blog.com…

A publié dans les revues : La Revue Littéraire, CipM, Recueil, Nouveau Recueil, L’animal, Moriturus, L’Ire des vents, L’Autre, Action Poétique, Tout est suspect, Les Cahiers de l’Adour, Poésie1, Poésie Seghers, Année Poétique 1975, 1976 (Seghers), Sud, Triages, Liberté (Québec) …

Anthologie de la poésie française (Delvaille), Seghers, 1976. - Dictionnaire des Lettres Françaises du XXème siècle, Pochothèque-Livre de poche. Juin 1998. – Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, Puf, 2001. - Singularité du sujet (études) Pretexte éditeur, 2002. - Atelier Contemporain N°1 (dossier sur J-LG), 2000…

Entretiens : Avec Arno Bertina : « Entretien décroisé » in revue Prétexte. Été- Automne 1999. - Avec Emmanuel Laugier «  Le Lai du solitaire » in Matricule des Anges N°64. Juin 2005. _ Avec Arno Bertina : « L’externement abusif » in revue Inculte N°16 Novembre 2008.
Avec Danièle Cohen-Levinas : »Anciens-Modernes autour du musicien György Ligeti. Enregistrement sonore in www.cdmc.asso.fr/fr/ressources - Avec Gisèle Berkman : « Les mots ne contiennent pas assez.» in « Clair/Obscure », Rue Descartes N°65 (2009). Revue du Collège International de Philosophie/PUF.


Lecture de :
Ce lieu que les pierres regardent, éditions Lettres vives Préface de Roger Munier (1984), (réedition (sans la préface) 2009)
&
Ce qui sépare (1984) ; Issue de retour (2003-2011) ; En lieu et place (2009-2011)

Extrait

Si toutes les pierres
toutes les choses
possédaient en elles un passage

 

Et si les mots n'avaient pour corps
que ce vide en toi

 

Quand tu touches une pierre
c'est l'imprononcé
que tu touches en elle

 

Peut-être que le silence
nous est intolérable
parce qu'il garde en lui
trop de présence

 

Et si la présence
n'était présence
qu'au bord du révélé

avant le geste

avant le mot

 

Dès qu'une parole
est prononcée
elle cherche aussitôt
en elle
le lieu de son effacement

                        Ce lieu que regardent les pierres

 

 

 

Werner Lambersy

Werner Lambersy, né à Anvers en 1941, vit et travaille à Paris depuis 1980.
Carrière commerciale et voyages (Amérique, Asie, Afrique du Nord, Europe de l’Est) entre 1960 et 1982. Attaché littéraire au centre Wallonie- Bruxelles jusqu’en 2002.
Il est l’un des poètes les plus importants de la littérature francophone. Tout en étant variée dans le fond et la forme, de l’extrême dépouillement à une respiration ample, sa poésie à travers plus de quarante ouvrages, poursuit une méditation ininterrompue sur le dépassement de soi dans l’amour et l’écriture. Son œuvre est couronnée par de nombreux prix. Il est traduit dans plus de vingt langues.
A noter : Maîtres et maisons de thé (1979). Quoique mon cœur en gronde… (1985), publié en version bilingue au Canada (Despite my Growling Heart, Guernica 1990, traduction de Daniel De Bruycker) ; plusieurs recueils chez Le Cormier, Cadex, Phi, Le Dé bleu, L’Age d’Homme, L’Amourier, le Taillis Pré, Hermaphrodite ou Dumerchez.

Bibliographie récente

Ecce homo (jeu-parti) (avec Otto Ganz), 2002
Puits, cachettes et passages, 2002
Carnets respiratoires, 2004
Journal par-dessus bord, 2004
Echangerais nuits blanches contre soleil même timide, 2004
L’éternité est un battement de cils (anthologie personnelle), 2004
Rubis sur l’ongle, 2005
L’érosion du silence, 2005
L’Invention du passé, (1971-1977), 2005
Uluru, 2005
Coimbra ou l’antiphonaire d’Orphée, 2005
Les gratte-ciels de Bruxelles, 2006
Achill Island note book, 2006
Parfums d’apocalypse, 2006
La Toilette du mort suivi de Ezra Loomis Pound, 2006
Impromptu de la piscine des amiraux, 2008
Corridors secrets, 2008
Présence de la poésie   2009   Edition Des Vanneaux  avec des études de Paul Mathieu, Otto Ganz et Jean-Louis Poitevin ; des photos par Louis Monier et Jean-Pol Stercq, des dessins de Michèle Crenne et Sarah Kaliski et une bibliographie complète par Daniel. De Bruycker
Te spectem   2009   EditionsTipaza, 14 poèmes accompagnés de 5 peintures de Richard Bréchet
 
Gespräch im innern einer mauer   2009   Ed En Forêt / verlag Im Wald ; couv. Gabriel Lalonde 
Dernières nouvelles d’Ulysse (partiel)   2009   Ed Vent de terre
Devant la porte   2009   Ed du Cygne, avec  81 photos en noir et blanc de Claude Allart 
Erre   2010    Concept édition gravure feuillets peints de Regis Lacomblez
Cuppra marritima   2010   Ed La Porte 
Cosmogonies et autres rêveries 2010 Eau-forte/aquatinte de MO Cassagne  Arnheim-g diff. Paris  
Notes en plein vent   2010   Ed. galerie Jae Chang Jang   Séoul  128 pages ; illust. et postface Kim  Sang Sook 
Pluies noires   2011   Ed galerie La Hune Brenner  avec 4 eaux-fortes de Christine Gendre-Bergère  Titre de Hashiro Kanno
Teneurs fortes en tanin   2011   Ed Ficelle  Vincent Rougier
De brins et de Bribes   2011   Ed du Cygne  Encres originales de Jean-Louis Millet

 

Lecture de :
Volti subito, éditions Le dé bleu – Ecrits des forges, L’arbre à paroles
Ezra Loomis Pound, éditions L’Age d’Homme (2006)

Extrait :

La barge                                                          Dans la brume
Des pompes funèbres                                      Qui se lève
La large gondole                                              En prenant
Municipale                                                       La relève
Du service des pauvres                                    De l’encens des églises
Emportait Ezra                                                 Et s’en va
Pound                                                              Par le haut habiller
                                                                        Le soleil
De la gare centrale                                               
Au Lido                                                           Ainsi s’en allait-il presque
Et de la Dogana                                               Seul
A l’arsenal                                                       Et l’eau derrière lui
Le grand canal gris                                           Refermait
Avait noué                                                       Son manteau douloureux
Sa cravate de deuil                                          Sur le crime
Sous le ciel                                                      De ses chroniques
En dentelle des balcons                                    Et le mensonge de sa folie
                                                                       
Parmi                                                               Ainsi allait-il aujourd’hui
eau                                                                   Vers San Michele
Contre la pierre                                                (qui terrasse le dragon !)
Du ciel                                                             l’île aux morts
Et des palais aux volets                                    Qui à peine
Clos                                                                Dépasse de l’écume des
Sur les fêtes d’hier                                           Vagues
Et la musique de Vivaldi                               
                                                                        L’île
Parmi le remuement léger                                  Où on creuse des
Des rames                                                        Tombes
Ainsi qu’un chat lorsqu’il                                  Comme on descend
Se frotte                                                           Dans l’eau de la mémoire
A des fauteuils en velours                               
                                                                       
Ezra Loomis Pound

 

 

 

 

Evelyne Morin

Poème extrait de Ronde noire, à paraître aux éditions Jacques Brémond

                                                                                         La soudaineté de vivre :
chaque matin
la question

Les draps ont déchiré le jour : silence

 

L’écriture en suspens : matin blanc
Inachèvement maintenant à jamais.                                     Achevé.


Dire et redire la lumière en suspension dans le ciel

Hors de tout amour
tu marches dans les rues vides
Les murs enfuient ta peur : extase de ce jardin dans la ville

De temps
en temps
s’est arrêté
de battre
la vie
à mort

 

Une parcelle d’éternité abandonnée. Là.