Extraits
 

 

 

L’herbe se tait
et croît
D’une enfance sans fin réfugiée dans les collines
Les ancêtres retrouvent leur vie là-haut
dans les bruyères
Les sources leur parlent de chevaux
venus là
boire à leur âme
Le thrène des désirs effleure la terre
Et les vents se couchent sous le soleil
immuable
Transcrire
les mots du corps
Sentir la conscience
advenir à la lumière du jour
Tremblement de l’instant
qui accède au savoir du temps
Redoublant la grâce d’être
ni ici ni ailleurs
Nous sommes devenus la lumière de nos attentes

 

 

 

Ne pas écrire
Même si le désir
Il y avait un train qui passait sous la lune
Éclairé dans la nuit
Même si le désir de tracer
ce qui n’existe pas
encore Ce qui émerge de l’avant
être
Comme submergés dans l’eau glacée
les mots
Les remonter à la surface
Nus et libres
Je dépose la nuit sur la page et vois
le jour se lever
À la naissance de l’eau
la pureté d’être
pas encore
Délivré
Comme un abandon consenti
Sous la lune blanche en plein jour

 

 
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