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La lune a déployé ses voiles d’eau et de lumière
Ancre-toi à la dérive de mon corps
Dans les draps froissés
envol d’oiseaux blancs
j’initie mes lèvres à la naissance de ta peau
Les sommeils interdits viennent
échouer sur la grève
À travers ma terre brûlée d’eau
j’avance à la rencontre de ta source
Les ombres de mes refus jouent avec le reflet
dansant du désir
Jouissance du vent insatiable
qui me tourmente
et m’entraîne sur l’arête vive de ma nuit
L’insolence du feu harcèle les chevaux
affolés d’amour
Le masque blanc aux lèvres rouges descelle
la scène initiale |
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D’étranges bateaux aux voilures de sang
avancent sur le sable
Un cortège de femmes marche à leur rencontre
les mains ouvertes au vent
Des chants de brume s’éloignent vers la mer
Signes indéchiffrables
Détourne les détours des songes paresseux
Indices lisses aux sillages inconnus
Rivale au regard d’amour
Traverse le regard du temps qui se regarde
attendre
Jusqu’où perdre
ancre
Dévêtue des tempêtes
Aux rivages des sommeils
atteins
les soleils nus
Les millénaires de l’avenir déploient l’énigme
d’antiques sphinx
Nul retour aux voiles noires
Les mers ont oublié de s’ouvrir à la terre
Les tombeaux ne délivrent que des secrets morts
Retourne à l’inchoatif désir
et brûle-le de la lette infamante
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